Les pêcheries de poissons pélagiques relevant de la circonscription maritime de Laâyoune connaissent actuellement une reprise exceptionnelle au titre de la période estivale, portée par les efforts de gestion durable déployés en amont pour restaurer l’équilibre biologique de la ressource impactée par les aléas climatiques.
Les débarquements de petits pélagiques ont enregistré une progression notable de 28 % par rapport à l’année précédente, selon les données de l’Office national des pêches (ONP).
Les volumes débarqués se sont établis à 67.568 tonnes, pour une valeur dépassant 282 millions de dirhams (MDH), contre 52.608 tonnes pour 260,92 MDH sur la même période en 2024.
Cette hausse qualitative, particulièrement notable durant la campagne estivale en cours, a insufflé une nouvelle dynamique au port de Laâyoune, considéré comme l’un des principaux centres de production nationale de sardine.
Les performances remarquables du mois d’août, qualifié par les professionnels de « mois de la grande reprise », confirment cette tendance positive et laissent entrevoir une saison exceptionnelle à tous les égards.
Ce regain d’activité vient raviver un port stratégique, un temps fragilisé par une crise qui avait conduit à la fermeture temporaire de plusieurs unités industrielles. Aujourd’hui, la courbe ascendante des débarquements témoigne d’un rééquilibrage biologique progressif et d’un retour à la normale salué par les acteurs du secteur.
Conscient des effets du changement climatique sur la ressource et face à l’inquiétude grandissante des professionnels, le Secrétariat d’État chargé de la Pêche Maritime avait agi de manière anticipative en lançant un plan d’urgence pour la réhabilitation de la pêcherie atlantique centrale « B ».
Ce plan prévoyait une fermeture temporaire d’un mois et demi en début de saison, ainsi que la mise en repos biologique de zones maritimes sensibles pour une durée d’un an.
L’évolution favorable observée vient confirmer la pertinence de cette mesure que les professionnels avaient considérée comme réfléchie et scientifiquement fondée, puisqu’elle avait été recommandée par l’Institut national de recherche halieutique à la suite d’un diagnostic scientifique rigoureux de l’état du stock.
En effet, la réduction de l’effort de pêche et la mise en repos de zones stratégiques ont permis de rétablir l’équilibre écologique et biologique, malgré les défis liés aux changements climatiques et à la hausse des températures marines. Un constat qui confirme la pertinence de la gouvernance amorcée dans le secteur à travers une approche participative associant l’État et les acteurs du secteur.
Selon plusieurs sources professionnelles, cette reprise a favorisé une prise de conscience accrue de l’importance de préserver le stock halieutique, et a même conduit à des appels pour renforcer les mesures préventives afin de préserver les acquis.
(MAP: 09 Septembre 2025)